[livre] “Au pays de Numérix” : Vivre Français, penser Français, mourir Français

Alexandre Moatti, blogueur du café des sciences que nous avions déjà reçu pour son livre “Alterscience” dans podcastscience a sorti un nouveau livre sur le numérique français, « Au pays de Numerix ».  Fantastique nom que « Numerix » pour qualifier cet internet français qui tâche de survivre face à l’envahisseur : l’internet mondial.

Le livre est composé de trois chapitres, le premier sur la bibliothèque numérique européenne, le deuxième sur des critiques autour de Google et Wikipedia par le monde culturel français. Enfin le troisième sur le droit d’auteur. En fin de livre, Alexandre soumet quelques propositions pour améliorer la situation dans le monde de Numérix.

TL;DR

Un bon livre pour l’état des lieux du numérique français et de son idéologie. Limité dans ses propositions par sa vision franco-française de la chose. En particulier, le contraste avec « Information doesn’t want to be free » dont je parlais il y a quelques semaines est flagrant.

Numérix aux grandes idées

Le premier chapitre est a mon avis le plus intéressant du livre. Il fait un état des lieux du projet de Bibliothèque Numérique Européenne (BNE). On comprend aussi dès ces premières pages un biais de l’essai : il s’adresse aux élus, aux personnes au pouvoir, bien éloignées du monde numérique. En effet beaucoup des affirmations et/ou présentations paraitront évidentes aux surconnectés dont nous faisons pour la plupart partie. Alexandre tâche de faire un pont entre deux mondes, c’est sans aucun doute la plus grande qualité de cet essai.

Ces premières pages suffisent aussi pour comprendre qu’il est écrit par un spécialiste. Alexandre a été secrétaire général du comité de pilotage de la bibliothèque numérique européenne durant un an et présente un état des lieux très détaillé.

On découvre ainsi plusieurs projets aussi importants qu’inconnus du grand public dont “Europeana” . Alexandre n’est pas dupe de cette méconnaissance des projets numériques européens et décrit le projet de la  BNE ainsi :

Ce qui était au départ une belle idée est devenu un coûteux projet technico-administratif européen, peu connu de nos concitoyens et sans rapport avec les promesses et les espoirs suscités. – (emplacement kindle 110)

Ce premier chapitre ne cesse de présenter des échecs aussi importants que prévisibles car ayant à chaque fois les mêmes écueils :

  • – Donner plus d’importance à la visibilité de chaque état qu’a la facilité d’utilisation

L’internaute est renvoyé, après trois ou quatre clics, aux sites des bibliothèques de chaque pays, avec des dispositifs de visualisation très divers pour les livres numérisés, en des langues différentes. Chaque fois, il doit comprendre le dispositif de visualisation (la liseuse de livres numérisés) et s’y adapter : celui de Gallica (la bibliothèque numérique de la BNF), celui de la Bayerische Landesbibliothek, etc. Comme si, en voulant s’affranchir des frontières, on les retrouvait avec la barrière des dispositifs de visualisation propres à chaque bibliothèque nationale… – (emplacement kindle 149)

  • – Ne pas penser aux utilisateurs et aux usages, juste imaginer de belles vitrines

Google Books est bien une bibliothèque. Europeana n’est plus une bibliothèque, mais est devenue, en passant de ses hérauts français à ses concepteurs européens, une médiathèque – (emplacement kindle 161)

  • – Et surtout, à la française, préférer les beaux concepts, les grandes idées à de petites réalisations concrètes, “concrêt rime rarement avec politique” (emplacement kindle 233)

Le chapitre finit sur le constat bien triste d’une BNF qui accepte aujourd’hui un accord de numérisation payant par une entreprise privée (ProQuest) alors que dix ans plus tôt elle refusait le même type de contrat gratuit avec Google, pour le symbole, sans aucune solution à la clé…

Dépot du livre numérique

Cette première partie du livre amène tout de même une proposition peu entendue et qui pourrait  tout au tout l’allure de l’édition numérique française,

On se plaît à penser que pourrait exister de nos jours, vingt-cinq ans après les premiers formats numériques de livres, un nouveau François Ier qui pût saisir l’ardente nécessité d’obligation de dépôt légal sous format numérique, en complément du livre papier. Une loi de 2005 l’a rendu possible – c’est bien le moins – mais non obligatoire. – (emplacement kindle 259)

Alors qu’aujourd’hui, plus aucun éditeur ne travaille sans ordinateur, sans format numérique en interne, l’édition numérique française est soit inexistante, soit d’assez mauvaise qualité (cf mon nouveau tumblr). Ce type de loi simple permettrait à la fois une sauvegarde du patrimoine (ne plus jamais avoir de livre “indisponible”) et de placer l’édition numérique comme un élément central de l’édition et non un annexe méprisé.

L’anglais illégitime?

Je ne peux finir de parler de ce chapitre dans évoquer une remarque dans le livre qui est la première apparition du plus gros défaut de ce livre, la vision franco-française…

la langue anglaise a pris de l’avance sur ce réseau (créé par des Anglo-Saxons) – elle est plus présente encore sur Internet que dans le monde réel. (emplacement kindle 227)

Alors oui, tout le monde connait les chiffres, l’anglais n’est pas la langue la plus parlée au monde, elle vient après le mandarin et l’espagnol. D’abord sur le constat « la langue anglaise a pris de l’avance sur ce réseau » (qui aurait mérité une source), l’avance prise par l’anglais est toute relative. Toujours grâce à ce bon vieux Wikipedia, si l’on compte en usage, l’anglais est écrasant mais si l’on compte en nombre d’utilisateurs par langages, l’anglais représente 28% des utilisateurs alors que le chinois 23%. Le nombre d’utilisateurs parlant chinois (649 millions) est d’ailleurs corrélé au nombre d’internautes en chine (641 millions). Présenter une généralité comme cela ne reflète a mon avis pas du tout les usages, en particulier les usages locaux. En chine par exemple, l’anglais n’a aucune avance, il est même complètement en retard, comme l’illustre la difficulté d’implantation de toutes les startups américaines. Même en France, dans certains domaines comme les sites de rencontre (Amoureux.com ou Meetic.fr) et les petites annonces (leboncoin.fr) le français est bien plus présente que l’anglais.

Quand à la deuxième partie de la phrase, “plus présente que dans le monde réel”, il serait le temps d’arrêter de prendre ce genre de statistiques à l’aveugle. La question de la langue maternelle n’importe pas dans la communication interpays. Ce qui compte est la seconde langue : comment communiquent deux personnes qui ne parlent pas la même langue native? Cette question élimine d’office le mandarin, qui a déjà eu pour réflexe de parler mandarin quand aucun des deux interlocuteurs n’a pour langue native le mandarin?

Il reste l’anglais et l’espagnol, or il n’a pas fallu attendre l’avènement d’internet pour que la première langue étrangère enseignée dans la plupart des pays soit l’anglais, pour recevoir l’export de nombres d’oeuvres anglophones, pour que même dans des pays conservateurs comme la France on se mette à utiliser cette langue au lieu de la notre pour des noms de films, pour des noms de produits ou plus simplement pour des nouveaux mots (malgré le travail de francisation de l’académie…). Enfin, la plupart des communautés internationales telles que la communauté scientifique, a choisi bien avant internet l’anglais comme langue de communication principale.

Toute la question est donc celle du « monde réel » dont il est question. Oui, quand on est entre français, en France, on n’utilise que peu l’anglais mais est-ce que cela est représentatif des échanges mondiaux sur l’internet? Je ne pense pas. Et pour sûr, au jeu du retard et de l’avance, la France a bien un retard dans la maitrise de l’anglais.

Wikipedia c’est le mal, bienvenue de retour en 2000

Alors que le premier chapitre a pu montrer a quel point un rejet par principe de Google a pu amener à un retard dans la présence numérique des bibliothèques européennes, ce nouveau chapitre explore les autres postures à Google ou encore à Wikipedia.

Ce chapitre est incroyablement déprimant dans ses constats, on se croirait revenu aux années 2000, aux débuts de l’encyclopédie libre… Avec une mécompréhension du logiciel libre et de cette encyclopédie libre.

Ce fonctionnement de type ONG, admis dans le domaine humanitaire vers des pays émergents, attire la suspicion dans le domaine de la diffusion des connaissances : comme si une certaine forme de savoir (Wikipédia) et son mode de transmission (Internet) étaient imposés à un pays qui serait « émergent » (la France) par une puissance « colonisatrice » (les États-Unis).

Sauf que nous sommes bien en 2015 et si les élites n’ont pas progressé, les utilisateurs ne s’en sont pas privés!

on observe le même décalage entre une partie des élites, dans le monde littéraire notamment, qui stigmatisent Google et/ou Wikipédia, et la plupart de nos concitoyens, qui utilisent de plus en plus ces outils.

On retrouve ici le rôle important de ce livre, faire un pont entre deux mondes. Jamais je n’aurais cru un tel retard de nos gouvernants sur ces sujets…

Le futur du droit d’auteur par les visionnaires français des années 2000

La dernière partie du livre parle donc du droit d’auteur, entre constat et proposition, cette partie laisse sur sa faim, principalement par le côté franco-français des propositions énoncées.

Pourtant cela commençait plutôt bien en constatant le retard de la France par rapport à d’autres pays quant à la libération des images.

Les portraits officiels ne sont qu’une partie d’un sujet plus vaste : la mise à disposition publique sur Internet des données elles-mêmes publiques, c’est-à-dire appartenant à des institutions, qu’elles soient culturelles, mémorielles ou scientifiques. La Bundesarchiv allemande ou la Library of Congress américaine mettent une partie de leurs collections en libre accès sur Internet : elles considèrent que cela participe de leur réputation et contribue à leur rayonnement auprès du public des internautes. C’est une forme de promotion nettement moins coûteuse que certaines campagnes publicitaires… En France, au contraire, les institutions semblent, comme le souligne David Monniaux, « organiser leur propre insignifiance », avec des « sites Internet institutionnels réalisés par une agence de communication, avec zéro contenu intéressant et des mentions de copyright partout – (emplacement kindle 983)

Ou encore la méconnaissance naïve des représentants de l’état.

Aussi peut-on sourire d’entendre un/une ministre de la Culture s’exclamer non sans naïveté : « Mais pourquoi ces wikipédiens lancent-ils un appel à photographies pour les Journées du patrimoine ? Ils prendront des photos moyennes, alors que nous pouvons leur fournir de bien meilleures photos du patrimoine architectural public ! » Mais Monsieur/Madame le/la ministre, dites-le à vos services, à vos institutions sous tutelle et à leurs photographes salariés : dites-leur de faire comme la Maison-Blanche ou… le MEDEF !

Mais le livre commence a réellement manquer d’inspiration quand il s’agit de trouver des solutions et de l’analyse. J’ai été par exemple surpris de lire ce type d’argumentation dans un ouvrage de 2015 :

La loi canadienne de 2012 modifiant le droit d’auteur et consacrant notamment la gratuité en matière d’utilisations pédagogiques fut une brèche inattendue dans « l’exception culturelle » française : des contenus francophones, donc soumis à l’exception culturelle, seraient gratuitement utilisés dans les classes canadiennes. La profession française de l’écrit s’en émut sous forme d’une lettre au Sénat canadien : « une exception “à des fins pédagogiques” au droit d’auteur serait un danger pour la création135 ». Doit-on aussi, poursuit la missive, exiger des fabricants de meubles qu’ils équipent les classes « à fins pédagogiques », puisque les tables d’élèves contribuent elles aussi au bon déroulement de l’enseignement ? C’est oublier qu’une œuvre n’est justement pas un morceau de bois, parce qu’elle incorpore et véhicule le savoir et la connaissance, qui ont vocation à pouvoir être communiqués et transmis dans un cadre pédagogique !

L’argument présenté pour critiquer la missive canadienne est avant tout idéologique “C’est oublier qu’une œuvre n’est justement pas un morceau de bois, parce qu’elle incorpore et véhicule le savoir et la connaissance, qui ont vocation à pouvoir être communiqués et transmis dans un cadre pédagogique” tout en laissant passer le noeud du problème de ce type d’analyse :

C’est oublier qu’une oeuvre numérique n’est justement pas un morceau de bois, quand on la copie, on ne la vole pas, personne ne se voit dépourvu de l’original.

Il est criant de voir a quel point ce type d’idée n’est pas encore monté jusqu’aux sphères françaises, qu’on continue à penser que diffuser gratuitement une oeuvre dans une école est certes une perte d’argent mais un investissement sur la culture et l’éducation. Ce n’est pas une perte d’argent, ce n’est une perte d’argent que si l’établissement en question envisageait d’acheter l’oeuvre si elle n’était pas gratuite. Ce qui n’est bien sûr pas le cas, dans le cas contraire, elle piraterait ou utiliserait des oeuvres libres de droits comme cela est le cas aujourd’hui. Il n’y a aucunement besoin d’être pour ou contre l’idéologie de diffusion des connaissances pour justifier ce type d’action.

C’est bien ici que le livre atteint ses limites, coincé dans une pensée française et une construction française, les propositions sont bien trop restreintes et ne présagent qu’un gouvernement français qui va continuer à stagner dans un monde qui change. Ce n’est hélas qu’au conditionnel qu’Alexandre se demande s’il faut partir outre-atlantique chercher des idées et la bibliographie ne contient aucun ouvrage non francophone.

nous pourrions finalement avoir des choses à apprendre et à prendre outre-Atlantique du point de vue de la diffusion de la connaissance sur Internet. (emplacement kindle 1637)

Conclusion

Il y a quelques mois, je vous parlais du dernier livre de Cory Doctorow “Information doesn’t want to be free” qui traitait justement de la culture, de sa diffusion et du droit d’auteur. Lire ce livre serait un bon début pour nos élus. En particulier pour continuer une pédagogie nécessaire sur deux idées qui font le monde d’aujourd’hui :

We can’t stop copying on the Internet, because the Internet is a copying machine. Literally. — C. Doctorow (dans Information doesn’t want to be free)

Mammals, he said, and I paraphrase here and do not put it as well as Cory did, invest a great deal of time and energy in their young, in the pregnancy, in raising them. Dandelions just let their seeds go to the wind, and do not mourn the seeds that do not make it. Until now, creating intellectual content for payment has been a mammalian idea. Now it’s time for creators to accept that we are becoming dandelions. — A. Palmer parlant de C. doctorow (dans Information doesn’t want to be free)

Lire ces deux livres l’un après l’autre marque le contraste flagrant entre l’internet mondial et l’irréductible Numérix tentant de lutter contre l’envahisseur. “Information doesn’t want to be free” tente de répondre aux questions d’aujourd’hui pour préparer demain, “Au pays de Numérix” nous rappelle a quelle point les décideurs français vivent dans le passé de l’internet et tentent de répondre à des questions qui ne se posent déjà plus hors du village.

Comments

  • AlexM 3 Mai ’15 Répondre

    Merci de ta critique acérée.

    Sur l’aspect ‘langue anglaise’, je suis d’accord avec ta critique (bon j’évoque une période 2005 où l’Internet chinois n’était pas aussi développé) : je n’aurais pas dû écrire cela comme ça. En plus ce n’est pas vraiment nécessaire à ma démonstration.

    Sur ta critique (d’une toute petite partie) de mon 3° chapitre, à partir de « la loi canadienne », je ne comprends pas du tout ta critique, je pense même qu’il y a un malentendu. Je cite successivement le président du SNE (sans donner son nom, à la demande de mon éditeur), puis le blog de Lionel Maurel silexinfo. Je ne vois pas du tout où tu veux en venir dans cette partie de ton billet – à part que nous sommes d’accords je pense !

    Pour le conditionnel à la fin, « nous pourrions » est une litote, c’est ma façon de m’exprimer, le contexte dit bien « nous devrions » ou « nous devons ».

    Sur l’aspect « non-international », c’est la limite de l’exercice que j’énonce clairement au départ : c’est mon expérience dans les réseaux administratifs et politiques français que je décris, réseaux dont je pointe les insuffisances. Mon but n’était pas faire une vaste comparaison panoramique internationale. Au contraire, j’essaie, sur quelques points concrets, de pousser quelques pions. Un livre a forcément un propos limité, sinon on ratisse trop large.

    Tu as raison de me l’avoir conseillé, je vais lire le livre de Doctorow (ceci dit, à chacun son fond : le mien était ciblé comme je viens de l’expliquer, et à chacun sa forme : je n’écris sans doute pas comme Doctorow !).

    Merci de ta lecture attentive et de tes commentaires.

  • nicotupe 3 Mai ’15 Répondre

    Bon j’avoue que j’ai sans doute un peu exagéré sur la fin de mon billet d’autant que comme tu le souligne le propos n’était pas tant à la proposition de solution qu’à faire un point et un constat (que j’ai apprécié même s’il m’a pas donné grande fierté de mon pays…).

    Pour ce qui est de la critique que tu ne comprend pas, j’ai peut être exagéré ce point là que j’ai utilisé comme exemple. Disons que j’ai été frustré de ne pas lire un discours plus contemporain sur le droit d’auteur et la diffusion de la culture dans le livre.

    Il faut dire que quand j’ai lu ton livre je sortais de la lecture du livre de Doctorow et du recit de l’affaire Snowden dans « No place to hide ». Dans le livre de Doctorow (que tu vas lire donc et j’en suis ravi, tu me diras ce que tu en penses, le style n’a bien sur rien à voir, plus court dans les formulations, plus droit au but et un poil militant, mais du coup sans doute moins sourcé) il rappelle des choses importantes qui m’auraient parues de bon ton pour conclure ton livre. En particulier sur la copie, tout un passage rappelle qu’on ne sait pas faire des ordinateurs dans lesquels la copie est impossible, qu’un ordinateur n’est rien d’autre qu’une machine a copier (je m’étale pas, il y a mon autre billet et tu vas lire le livre).

    Tu critiques bien sur tout ce qui est copie privée et non libre partage de photographie ou autres attitudes qui vont à l’encontre de cette logique mais tu les attaques a chaque fois par des arguments qui laissent croire que le principe même d’interdire la copie serait viable dans le monde numérique. Il faut a mon avis en faire deuil et réfléchir a des nouveaux systèmes intégrant en leur sein la copie plutôt que de continuer à perdre du temps à tâcher de la contrer.

    Après ça reste un sentiment de lecture, je pense que personnellement on est en effet assez d’accord.

  • nicotupe 3 Mai ’15 Répondre

    Pour compléter, la France a aussi un sacré retard pour tout ce qui est du financement participatif qui pourtant commence a exploser partout ailleurs dans le monde. Ici, ça commence aussi a prendre mais les statuts légaux de ces rémunérations sont plus que flous…

  • AlexM 3 Mai ’15 Répondre

    Chacun peut avoir son angle d’attaque, en fait. Doctorow rappelle que l’ordinateur est une machine à copier, par définition, oui bien sûr (c’est assez évident et n’est pas spécialement un argument « moderne »). Quant à moi, je remonte historiquement la taxe copie privée française et suis assez clair (à ma manière, qui n’est pas militante) quand j’écris que son extension au numérique (c’était une taxe pour les cassettes audio ou VHS) « l’éloigne beaucoup de son objectif initial et sort totalement de son cadre légal ». Je m’attaque à une taxe copie privée numérique parce qu’elle existe en France (à ma connaissance elle n’existe pas aux US).