Cet article est une reproduction du dossier que j’ai écrit pour Podcastscience et je vous engage à vous abonner à ce podcast. Pour les plus flemmards, le texte et l’audio dans la suite…
[audio:http://www.podcastscience.fm/wp-content/uploads/2012/12/113-Dont-Panic.mp3]La fin du monde n’est pas vraiment quelque chose de nouveau, les premières traces de prédictions sont pratiquement aussi vieille que l’invention de l’écriture… Nous allons ici présenter quelques-unes d’elles, qui se sont donc toutes révélées fausses et à l’heure où vous lirez ces lignes, les plus sceptiques devront bien admettre que le 21 décembre 2012 n’était que la veille du 22 décembre de la même année, rien de plus…
Fins du monde
Avant même d’en venir à la pluie d’exemples, il faut s’entendre sur le terme même de “fin du monde”. Alan a essayé d’en proposer une définition aussi scientifique possible, il s’avère que les prédictions ajoutent à cette (ces) notion des concepts tout autres!
D’abord il y a l’apocalypse, fin du monde la plus commune, elle désigne la destruction de la terre par des forces naturelles, surnaturelles ou tout simplement par l’homme lui-même. Déjà plus intéressant, l’armagedon qui désigne aujourd’hui le retour de Bruce Willis sur terre après avoir échoué dans le forage d’un astéroïde. Mais avant même que Ben Affleck laisse le chauve mourir tout seul sur un caillou au milieu de l’espace, le terme désignait le retour de Jésus pour un combat final contre l’Antéchrist. Un bon gros match de boxe comme dernier spectacle avant la fin de l’existence telle que nous la connaissons. Mais quitte à ce que Jésus soit de nouveau de la partie, autant qu’il fasse de nouveaux tours, c’est ce que propose The Rapture, je vous éviterai le nom français qui est tout à fait ridicule. Cette fois-ci, Jésus récupère toutes les bonnes âmes et les amène au Paradis alors que les mauvaises disparaissent. Il y eut une Rapture annoncée en mai 2012 qui a amené a une sympathique série de photos sur le site humoristique 9GAG.
Enfin, plus rare, mais aussi plus épique (à vrai dire je n’ai recensé qu’une seule et unique fin du monde de ce type), il s’agit d’un réarrangement géographique de la terre. Lori Adaile Toyle a eu un rêve où on lui a annoncé qu’en 1992, il y aura d’abord un réchauffement climatique, puis un astéroïde viendra s’écraser dans le Nevada, ce qui noyera la côte ouest des États-Unis. Enfin, un nouveau continent sortira des eaux de l’océan pacifique! Ici on se rapproche plus du concept de fin du monde tel que le conçoivent les films hollywoodiens : la fin des États-Unis.
Les fins du monde dont nous allons parler dans cet article font référence à ces différents événements. Lisez ce dossier avec le sourire aux lèvres, moins scientifique qu’à l’accoutumée, il tient plus du pamphlet.
Tout commence bien avant que l’on connaisse le diable
Zoroaster était en -1000 le chef d’une tribu encerclée par l’ennemi. Alors que toute personne peu imaginative comme vous ou moi aurait décidé de se rendre ou de se lancer à coeur perdu dans la bataille, il choisit une autre solution plus audacieuse : annoncer qu’il a eu une vision et créer une nouvelle religion! Autant vous dire qu’il en sera aussi le prophète sacré et que tuer lui et ses potes fera sombrer le soleil et la lune! Autant dire que cette vision, comme toutes celles que nous verrons dans ce dossier n’a pas eu lieu… Reste qu’il existe encore quelques centaines de milliers de pratiquants de cette religion attendant encore l’apocalypse.
Prédire la fin du monde est un truc qu’aiment bien les prophètes, qu’ils soient membres d’une secte, comme David nous l’explique, ou même qu’ils soient les plus grands représentants d’une religion : Jesus lui-même a prédit une fin du monde! En 70 (je laisserai mon lecteur attentif deviner de lui-même si cette date est postérieure ou antérieure à l’an zéro, attention il y a un piège…), dans l’évangile selon Marc, il assure que sa génération ne survivra pas à tous les malheurs qu’il prévoit.
Ces prophètes auront quand même eu le mérite de faire perdurer leur croyance en l’apocalypse jusqu’à nos jours, la plupart de leurs mouvements, même les plus obscurs, ont encore des croyants.
Certaines prévisions sont plus éphémères, ce sont de petites douceurs qu’il faut attraper sur le moment au risque d’en perdre toute la saveur! En 968 après « Le mec qu’a prédit une fin du monde il y a 2012–70 ans (on dit bien « quatre vingt-dix » et ça vous paraît plus naturel que « nonante », je vois pas pourquoi on ne parlerait pas de l’année « moins deux mille douze plus soixante dix » pour « deux mille dix et deux »!) » le ciel s’éteint d’un coup. Cette fois c’est sûr, le soleil tire sa révérence au milieu de la journée, nos jours sont comptés. Évidemment, quelques dizaines de minutes plus tard quand l’éclipse prit fin, les prédictions de fin du monde s’éclipsèrent comme les Témoins de Jéovah quand vous leur demandez la date de la prochaine fin du monde parce que vous avez manqué la précédente!
Passons aux choses sérieuses, ces petits artisans de la fin du monde sont sympathiques, mais aujourd’hui la fin du monde est une réelle industrie qui comprend comme il se doit un certain nombre de secteurs d’activité.
Les foutus alignements de planètes
Ah les étoiles, tantôt une grande sphère sertie de diamant entourant notre planète, tantôt tout simplement des amas de matières à plusieurs années-lumière s’autocramant à coup de réactions nucléaires… De notre point de vue, les pieds sur terre, ce ne sont que des points, et ce qui est rigolo quand on a des points dans le ciel c’est de chercher à les relier! Alors si en plus ces points bougent perpétuellement c’est une joie incessante! Ainsi de temps à autre, assez souvent en fait, un de ces animaux bipèdes de passage décrète qu’une figure géométrique stellaire va mettre fin à son espèce. À choisir, je préfèrerai mourir parce que les planètes forment un tétraèdre régulier qu’une ligne, mais ce n’est qu’une affaire de goût. Justement, si les alignements de planètes sont légion pour prédire la fin du monde, c’est parfois des figures géométriques plus sympathiques qui présagent le pire. Le 24 aout 1987, huit des planètes de notre système solaire formaient avec le soleil une forme de triangle. Alors certes, ce triangle n’était en fait visible que depuis la terre (depuis les autres parties de l’univers, il devait former au choix, une ligne, une courbe ou plus généralement… rien! Mais qu’à cela ne tienne, ça n’empêcha pas José Argüelles de prédire la fin de la Terre. Car comme toute bonne chose a une fin, la date de péremption de la Terre était prévue pour 1987 et depuis, José Argüelles est rentré dans la longue liste des pseudoprophètes qui se sont ridiculisés.
Il est de notoriété publique que Noé nous a sauvé et il fut promis qu’il n’y aurait plus de grand déluge sur terre. Mais en 1524, les astrologues de l’époque contredisent la parole divine en annonçant une apocalypse trempée. Comme souvent, c’est en détectant un alignement de planètes « rare » (encore faudrait-il définir ce que l’on entend par rare) qu’ils en sont surs, la planète bleue va devenir unie. Dommage pour eux, l’année 1524 fut une année très sèche. En fait, un siècle plus tard, on découvrit qu’ils s’étaient trompés dans leur calcul, cette fin du monde-là aurait dû avoir lieu en 1624. Il n’y a pas encore eu de nouvelle révision de ce calcul, je ne peux donc pas vous indiquer la prochaine date du grand déluge.
Alors bien sûr avec le nombre de planètes dans la galaxie et leur mouvement relativement simple, les alignements arrivent assez souvent… En 1962, ils sont 8 à être alignés : Soleil, Lune, Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne. Mieux, en 1982, ce sont 9 planètes alignées! Et quitte à faire monter les enchères, certaines théories récentes annoncent un alignement avec le centre de la galaxie. Alors outre le fait que ce genre d’alignement est d’autant moins rare que l’on connait d’astres, il est amusant de parler d’alignements dans un espace courbe, surtout quand il s’agit d’aligner des astres avec un trou noir au centre de la galaxie (les trous noirs sont des « singularités » de l’espace-temps, parler d’alignement à leur abord est quelque peu sportif) !
On ne peut pas en vouloir aux astronomes, s’il y a bien un type de fin de l’humanité voir de la planète plus que probable, il provient d’eux. Entre les probabilités d’une comète qui s’écrase sur la Terre, la galaxie Andromède qui nous fonce dessus à 400000 km/h. Ou plus simplement le soleil qui devient une géante rouge, pour sûr, notre temps est compté. Compté certes, mais de là à fournir un calcul exact, c’est autre chose. En 1537, Pierre Turrell, un astronome français prédisit la fin du monde pour 1537, 1544, 1801 et 1814 en utilisant à chaque fois une méthode de calcul différente. Peu sûr de lui, cette liste ne fut rendue publique qu’après sa mort. Dire que ce petit cachotier nous aurait laissé subir l’apocalypse sans même nous prévenir…
Même des scientifiques de renom se laisseront prendre au jeu. En 1719, un des célèbres Bernoulli (Plusieurs Bernoullis ont marqué l’histoire des mathématiques) a participé à cette grande sauterie de l’apocalypse. Quand les astronomes découvrent une planète dans le ciel, il calcule la chance que la comète entre en collision avec la terre et déduit que la fin du monde est pour le 17 mai 1719. Alors je vous laisse imaginer quand un astre s’amuse à passer régulièrement à côté de nous! À chaque passage de la comète de Halley, il y a des annonces de fin du monde. Ainsi, en 1910 on craignait de se faire tuer par sa queue, en 1993 elle voulait de nouveau notre peau, la comète de Halley nous tuera tous.
Pour conclure sur ces jeux d’alignements et de trajectoire d’astres, je ne ferai que citer l’auteur du « Pocket Guide to Apocalypse » qui a largement contribué à ce dossier :
« On account of how planetary conjunctions are like butterflies and bikinis : pretty to look at but not at all lethal. »
Apocalypse et calcul mental
Pour avoir l’air crédible dans un monde contemporain où les prédictions sont légion, il faut appuyer ses dires sur des calculs précis et si possible être très clair quant au résultat. En 1533, Michael Stifel, un mathématicien allemand, publia “Un livre d’arithmétique sur l’antéchrist : une révélation dans la révélation” (A book of Arithmetic about the Antichrist : A revelation in the Revelation). Il donna dans ce bouquin la date d’apocalypse la plus précise que j’ai pu rencontrer : le 3 octobre 1533 à 8H du matin. Autant vous dire qu’il est facile d’imaginer la gueule de bois de l’homme, ce trois octobre à 8H01. Il est assez rare de connaitre avec précision le moment où l’on devient la risée de toute son espèce.
Dans cette même catégorie des bons gros calculs qui tachent, James Kershaw, un contemporain du mouvement de John Wesley publie en 1780 un charmant bouquin en deux parties : « Essay on the Principle Parts of the Book of Revelations ». Il utilise à l’intérieur de celui-ci des mathématiques de grande précision pour déterminer la date du grand retour de Jésus. Comme tout calcul scientifique, il utilise un certain nombres de constantes fondamentales telles que :
- le nombre de la bête,
- le nombre d’appendices sur la première bête dans REVELATION 13:1 (10 cornes et 7 têtes)
- le nombre de cornes sur la seconde bête dans REVELATION 13:11
- La nombre de cornes sur le dragon dans REVELATION 12:3
- et autres joyeusetés…
Ses doux calculs ne font que confirmer ce que l’on savait depuis longtemps, le zéro est maléfique et la fin du monde est pour l’an 2000!
Chaque zéro est une chance de plus de mourir
Ceux qui ont lu, écouté, regardé, mes dossiers sur le zéro le savent. De tout temps le zéro a provoqué crainte et méfiance. Alors quand arrive une année qui contient beaucoup de zéro, comme 1000 ou 2000, c’est la panique! Certes, comme vu dans mon dossier, la date du début du comptage des années est farfelue et oublie l’année la plus importante, mais qu’à cela ne tienne, la fin du monde est proche!
Avant que l’on annonce à l’entrée dans le 3e millénaire l’éradication de l’espèce humaine par bug de l’informatique à deux chiffres, l’humanité a survécu non sans mal à l’an 1000. À cette époque, ces misérables parasites comme dirait @soleil_VL, étaient convaincus que quelque chose d’énorme se préparait pour la fin de l’année 999… Du genre le retour de Jésus pour la grande fête finale! Bon, comme finalement rien n’arriva en 1000, il fallut trouver une excuse… Évidemment, il est absurde de prévoir l’apocalypse 1000 ans après l’arrivée du prophète sur terre, il est bien plus logique de la pronostiquer pour 1000 ans après que celui-ci fut clouté à moitié nu sur un bout de bois en forme de croix, le corps lacéré et la tête ensanglantés par une couronne de ronces par les humains, ceux-là mêmes que papa avaient mis sur Terre… 1033 passe, personne ne trépasse.
Les malheureux auraient pu y réfléchir à deux fois avant de donner une prédiction de fin du monde. 1000 ans ne correspond à rien, le bon compte est donné dans la bible : un jour pour dieu correspond à 1000 ans pour nous. 6 jours de création donc 6000 ans de Terre, pas une année de plus. Ce n’est qu’en 1650 qu’on arrive à une première estimation précise de la date de création de la Terre. James Ussher la place à 4004 ans av. J.-C. (sic) (LIEN). Du coup, le calcul est simple, la fin du monde est pour 1997!
Hélas, ces fins du monde n’ont pas eu lieu et il ne fut pas ainsi, une fois de plus, possible de montrer à l’univers entier, l’importance qu’a le ZERO. Du coup arrive des moments où l’on doute, où l’on se lasse… Il nous faut un autre joli chiffre pour se consoler….
Alors en l’an 1666, combinaison des maléfiques zéros de l’an 1000 et du nombre de la bête, alors qu’ont lieu le grand incendie de Londres, une guerre civile, le retour de la peste, l’humanité vit ses derniers moments! Cette apocalypse sera en fait annulée, faute de temps.
Mais l’année record toutes catégories des fins du monde est l’année 2000, plus précisément le 1er janvier 2000. Ce dossier est bien trop court pour énumérer toutes les fns du monde prévues à cette époque sans même évoquer le fameux bug…. De la fin du monde des témoins de Jéovah à Bill Clinton comme antéchrist par Pat Robertson et Jerry Falwell on avait le choix. Et s’il ne fallait en retenir qu’une, je choisirais l’originale fin du monde annoncée par Michael Drosnin dans son livre « The Bible Code ».
Celui-ci a arrangé les mots des cinq premiers livres du vieux testament dans un grand tableau. Il a ensuite demandé à un algorithme statistique de trouver des mots étonnamment connectés (n’en demandez pas plus sur la technique, non seulement je n’en sais pas plus, mais surtout je n’ai aucune envie de m’y plonger…). Bref après toute une usine à gaz de calculs, il en est arrivé à la conclusion que l’année 2000 présageait un « armaggedon », « une grande terreur », « l’holocauste d’Israël », etc. En bref, la même conclusion que tous ses contemporains, mais en s’étant donné beaucoup plus de mal pour y arriver. Pour ceux que ça intéresse, le monsieur a sorti en 2006 « The bible code 2 : The countdown » pour annoncer que nous allons tous bientôt mourir, vivement la fin de la trilogie.
Notez que comme l’a expliqué Alan dans son dossier, dans le cas de la fin du monde des Mayas, on est encore dans une terrible histoire de zéro…
Champions du monde
Toutes ces prédictions d’apocalypse n’étaient qu’une mise en bouche. Ce n’était qu’une introduction aux véritables champions de la prédiction, plus fort encore que les adventistes du 7e jour…
Tout commence avec Charles Taze Russel en 1874, qui annonce que Jésus est sur le chemin du retour pour la terre. Il arrive tout simplement à cette conclusion en regardant la bible et la pyramide de Gizeh (qu’il appelle par son petit nom “la bible de pierre”). Quand passe finalement l’année 1874 sans retour de Jésus, il utilise la plus vieille excuse du monde. Cette excuse que vous avez utilisée en cour de récré ou qui ridiculisa en son temps le roi nu..
« Bien sûr que Jésus est revenu. Tel que je l’avais prévu. Mais il a fait ça en secret. La plupart d’entre vous ne peuvent pas le voir, il faut avoir la foi dans les yeux! »
Le niveau est donc haut et ouvre une infinité de chemins. Cet homme a inventé le dieu invisible et s’offre donc des miracles à peu de frais. Finalement Russel retente son coup en 1914 en annonçant la rapture pour cette année et il n’aura que le début de la Première Guerre mondiale. Qu’à cela ne tienne, il promettra finalement la fin du monde pour 1915, 1916, 1918. Finalement il mourra, le monde continuant à tourner sans lui. Ceux qui lui restèrent fidèles s’appellent aujourd’hui les témoins de Jéhovah. Knorr, nouveau chef des témoins de Jéhovah et qui le restera jusqu’à sa mort en 1977, lui aussi a ses prévisions de fin du monde, en 1925, 1941, 1976, 1980, 1982, 1984, 1985, 1986, 1987, 1988, 1989, 1992… Partez en vacances tranquilles, vous réussirez bien à vivre une des fins du monde des témoins de Jéovah!
Wait for it…
Les témoins de Jéovah ne sont pas les seuls à réviser leurs prévisions à chaque échec, c’est en fait quelque chose de plutôt classique.
William Miller, un capitaine de l’armée américaine en est convaincu. Le rapture, ce moment où dieu redescend récupérer les bonnes âmes et fait disparaitre les autres aura lieu entre le 21 mars 1834 et le 21 mars de l’année suivante. Miller arrive à convaincre plusieurs milliers de personnes qui décident de tout lâcher, de quitter leur travail, de donner leurs biens pour avoir une existence plus spirituelle et tenter de se racheter. Quand arrive le 22 mars, vous comprenez leur déconvenue (sinon vous pouvez appeler ces gens qui ont acheté des bunkers pour se protéger du 21 décembre, ça vous donnera une idée). Mais Miller est là pour les rassurer, il y a eu une erreur de calcul, la date de la fin du monde est en fait le 18 avril 1844, date particulièrement inintéressante du point de vue des fins du monde. À court d’idées, c’est un de ses proches qui prend la relève le 19 et annonce que finalement, cette fin du monde-là, que nous attendons tant, aura lieu le 22 octobre… Aujourd’hui encore, les adventistes du 7e jour sont un peu obsédés par la fin du monde.
La meilleure excuse
Quand on annonce une fin du monde, il faut se préparer à l’étape quelque peu douloureuse : le lendemain de la date promise. Si certains choisissent de se suicider ou d’être morts avant ledit évènement, d’autres vont au bout de leur échec en tâchant d’user de la meilleure excuse. Ainsi, quand en 1996 Sheldon Nidle annonce une fin de monde et que celle-ci ne (semble) pas avoir lieu, il ne se démonte pas et annonce : « Le monde a bel et bien été détruit, nous vivons maintenant dans une projection holographique 3D de ce qu’il était! ».
Epilogue en quelques chiffres
J’espère que ce florilège de fin du monde vous aura au moins convaincu d’une chose, avoir une ou plusieurs fins du monde prévues dans l’année est loin d’être quelque chose de rare. Grâce aux diverses sources de ce dossier, j’ai pu recenser 143 années pour lesquelles une fin du monde était prédite. Plus précisément, depuis 40 ans, nous n’avons pas eu une seule année sans prédiction de fin du monde (la dernière année pour laquelle je n’ai rien trouvé est l’année 1971).
Il est de plus évident que je n’ai pas pu recenser toutes les fins du monde prédites. À titre informatif, grâce à ces 143 années à fins du monde, je peux affirmer que depuis 1900, 55% des années avaient une fin du monde prédite et que l’année 2000 est de loin l’année qui rassemble le plus de prédictions de fin du monde. Cela n’enlève en rien la véracité possible d’une prédiction, mais relativise largement l’emballement qu’il peut y avoir à la convergence de prédictions. Comme chaque fois, pour vous faire une idée claire et durable, consultez des sources fiables!
Sources
- Pocket Guide to 2012 de Jason Boyett : Un excellent livre qui ne vaut même pas le prix d’un café, ne serait-ce que pour remercier l’auteur de m’avoir permis de vous écrire cet article, courrez l’acheter!
- Apocalypses de Eugen Weber : a peine parcouru par manque de temps mais très intéressant car beaucoup plus détaillé que le précédent
- La liste des fins du monde de Wikipedia : très succinct mais bon point de départ (lire l’article en anglais, comme trop souvent sur Wikipedia)