Avignon J2 : De quoi parlez-vous?, Fabula buffa, Piano Furioso

Suite de la deuxième journée du festival avec trois nouvelles pièces.

De quoi parlez-vous?

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Une fois venue 18H35, me voilà au théâtre Buffon pour “De quoi parlez-vous?”, une pièce constituée de 5 textes courts de Jean Tardieu, jouée par Sophie Accard, Anaïs Mérienne, Léonard Prain, Jérémie Woog et mise en scène par Sophie Accard de la compagnie “C’est pas du jeu”.

Les textes de Tardieu ont le mérite d’être assez variés et permettent de ne pas s’embêter durant cette heure et quart. D’abord une enquête policière un peu absurde, puis un jeu amusant sur le concept d’aparté au théâtre. Puis un travail sur le quiproquo qui donne son nom à la pièce “De quoi parlez-vous?”. Vient ensuite une représentation caricaturale et très amusante des services de renseignements et de leur travers (c’est la plus réussie à mon goût). Et finalement un texte ou les mots sont remplacés par d’autres à la manière du prince de motordu.

Quand on est au festival d’Avignon et que l’on voit autant de pièces, la comparaison est parfois dure pour les troupes. Car cette proposition a une mise en scène normale avec des acteurs au jeu bon, mais sans exceller. Quand en plus ils se basent sur des textes a mon goût très inégaux, le résultat est que l’on est peu convaincu et que la pièce sera probablement vite oubliée… Ne vous y méprenez pas, ce n’est pas mauvais, je n’ai tout simplement pas trouvé d’éléments qui la gravent dans ma mémoire.

Fabula buffa

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Dans une frénésie théâtrale et devant ce trou de deux heures qui se présentait à nous, nous décidons d’aller voir dans ce même théâtre Buffon “Fabula Buffa” du Theatro Picaro, interprété par Ciro Cesarano, Fabio Gorgolini.

Cette pièce est tirée de “Mystère Bouffe” de Dario Fo. Nous avons donc à faire à du théâtre populaire italien sur tréteaux (pour le coup, les tréteaux étaient des faux, mais l’intention était là). Mystère Bouffe est une succession d’histoires courtes. En général, l’histoire racontée est simplissime, par exemple “houlala, j’ai faim, tellement faim que je vais me manger” ou encore “Je suis aveugle, tu as des jambes paralysées, associons nous pour mendier, je serais tes yeux et tu seras mes jambes”. Mais ces histoires sont seulement prétexte à une gestuelle démesurée et énergique!

J’avais eu l’occasion de voir une autre pièce l’an dernier basée sur le même texte, mais là où l’an dernier ils étaient une quinzaine, cette année ils n’étaient que deux! Cela ne les a pas empêchés de redoubler d’énergie et d’humour pour faire passer à la salle un très bon moment. Si vous n’êtes pas hermétique au théâtre italien, vous passerez un bon moment et découvrirez ce genre théâtral très particulier!

Piano Furioso

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Dans la catégorie des spectacles légions au festival et casse gueules dont très souvent mauvais, il y a les spectacles musicaux… Non content d’avoir trouvé hier un pianiste de génie, je retente le coup ce soir à 20H pour “Piano Furioso” de et avec Gilles Ramade.

En fait, ce spectacle n’est pas exactement un récital de piano, mais plutôt un one man show musical! L’auteur nous fait beaucoup rire et découvrir des morceaux de piano formidablement interprétés. Il ira même par proposer une leçon de piano pour personnes du public n’ayant JAMIAS TOUCHÉ À UN PIANO! (il insiste). Il faut avouer qu’il est assez incroyable de voir en effet des étrangers à la musique produire des mélodies tout à fait audibles.

Le côté “spectacle d’un homme seul” quant à lui est tout aussi réussi! Avec son accent italien, le personnage nous raconte sa vie et ses critiques de certains aspects snob du monde de la musique. Dès les premières paroles où il traite le piano de droit sur lequel il joue de “piano castré” jusqu’à la fin, on rit beaucoup! On citera par exemple son avis sur le fait de devoir commencer par le solfège pour faire de la musique (citation approximative, c’est que j’écoute pendant un spectacle, je ne prends pas de notes!) :

“Apprendre le solfège avant de jouer, c’est comme dire à un enfant qui commence à parler : ”Tu sais lire? Non? Alors tu te tais! » »

Il utilise aussi des formules d’une pédagogie sans égale comme “La lettre à Élise, c’est la Danse des Canards de Betthoven!”.

En bref, musique et rire, que demander de plus! Et en bonus, une vidéo d’un autre spectacle de Gilles Ramade, en orchestre cette fois-ci.

Finissons alors l’article retraçant cette journée comme finit cette pièce, par une citation d’auteur inconnu :

L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne.

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