Ouverture du blog et Martin Parr au Jeu de Paume

Bonjour à tous,

Ça y est, c’est décidé, je m’y mets ! Comme tout le monde, je lance mon blog, a moi la célébrité! J’espère que certains (beaucoup?) d’entre vous y trouveront votre bonheur et si l’envie vous prend de m’envoyer des photos ou anecdotes, n’hésitez pas, mon adresse est faite pour cela :

nicolas.tupecabet@gmail.com

Comme je n’allais pas commencer par un triste et bête article d’ouverture, j’avais envie de parler d’une exposition actuellement visible au musée du Jeu de Paume (Place de la Concorde à Paris) des photos et de la collection privée de Martin Parr (que je ne connaissais pas).

Ce cher Martin Parr nous présente ici une expo assez sympathique regorgeant d’objets insolites et de photos illustrant notre société de consommation bien aimée. On peut donc y voir un couple d’Américains en surpoids se goinfrer à un gala de charité ou encore un touriste affublé d’un tee-shirt Bali en train d’admirer la Sagrada Familia à Barcelone ou enfin une collection complète de montres Sadam Hussen et du papier toilette Ben Laden (et Hop! Les deux mots clés les plus recherchés par la CIA dans mon premier billet).

En bref, l’oeil est là, il sait bien repérer tous les travers du tourisme de masse, du nationalisme américain, etc. Et Dieu sait s’il y aurait beaucoup à dire sur le tourisme de masse, je pense que cet « autofictif » de Éric Chevillard (dans Le Tigre de ce mois-ci ou sur son blog) résume bien les choses :

Non seulement Crusoé est toujours seul comme un chien sur son île, mais maintenant il est en plus constamment emmerdé par les touristes

Le discours sonne assez juste jusqu’à l’ascension du premier étage et s’écroule définitivement dans la boutique…

En arrivant dans la partie haute de l’exposition, vous pourrez en effet apercevoir en haut, sur le mur (cf photo) le dernier cri des chasseurs d’insectes : constitué d’un ventilateur et d’un néon, celui-ci attire l’insecte dans le broyeur pour le déchiqueter au plus grand plaisir des visiteurs!

Il est assez amusant de noter qu’une exposition critiquant le consumérisme de masse n’ait pas pu se contenter d’un bête anti moustique à fumée, d’un rouleau adhésif ou tout simplement de tapettes données aux surveillants.

Il est vrai que je fais preuve ici d’une grande mauvaise foi, d’une part parce que le positionnement de cet objet n’a sans doute pas été mis au regard de l’artiste, mais surtout parce que cela ne gâche en rien la qualité du reste de l’exposition. En revanche, c’est à la boutique que l’on réalise que comme pour Yann Arthus Bertrand, l’argent a plus de valeur que n’importe quelle idée (propos de YAB rapportés dans « La décroissance » de ce mois-ci quant à la participation financière de Pinault-Printemps-Redoute à son film : « Quand quelqu’un est assez généreux pour vous donner 10 millions d’euros pour faire un film, je le respecte »).

La boutique comprend de nombreux ouvrages signés Paar. Ceux cis sont rarement très épais et sont par contre toujours très chers. Alors oui, les livres d’art sont chers, mais un livre au format carte postale n’excédant pas la centaine de pages ne devrait pas coûter quarante euros.

Au final, j’ai bien aimé cette exposition, les photos et objets y sont intéressants quand ils ne sont pas esthétiques. Je suis juste déçu du décalage entre le discours et les actions, comme toujours :

Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.



Quelques liens pour plus de détails :
- Le blog d'Eric Chevillard : L'autofictif
- La page de l'expo au Jeu de Paume : Planete Parr
- Le site web de Martin Parr : http://www.martinparr.com/

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