Avignon J3 : Motobécane, Exercices de style, Deux mille ans de mensonge

Suite de cette troisième journée à Avignon, pour le meilleur et pour le pire.

Motobécane

MOTOBECANE

Après cette déception, direction à 18H05 pour une valeur sûre : Motobécane de et avec Bernard Crombey et mis en scène par Catherine Maignan.

Un homme en prison nous raconte ce qui l’a mené dans ces neuf mètres carrés. Ce simplet à l’accent et au patois ch’ti, raconte comment il a accueilli chez lui durant plus d’un mois Amandine, 8 ans. Rien de glauque dans cette histoire, beaucoup de sentiments et idées simples et surtout l’histoire de cet homme n’ayant jamais eu de chance dans la vie et que tout le monde moquait et qui finalement trouve dans cette action une façon de faire quelque chose de bien.

La pièce est une création inspirée du roman “Le ravisseur” de Paul Savatier. Elle a été adaptée par Bernard Crombey et est jouée par lui à Avignon depuis 5 ans cette année. La performance d’acteur et d’écriture est tout à fait exceptionnelle et est très bien mise en valeur par quelques simples lumières.

Si vous avez l’occasion de croiser cette pièce qui devrait faire un passage à Paris avant de s’arrêter et que vous avez envie de voir ce que se cache derrière l’expression “performance d’acteur”, vous savez ce qui vous reste à faire. Chose à savoir, le rythme est lent alors soyez en forme, j’avais été voir cette pièce il y a quelques années et n’en avait pas autant profité pour cause de somnolence!

Exercice de style

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Comme vous devez vous en douter, un amoureux des mathématiques s’évadant régulièrement dans la littérature et le théâtre ne peut être qu’un grand adorateur de littérature potentielle. A 20H30, je décide donc de laisser déchirer mon billet pour “Exercices de Style” d’après l’oeuvre de Raymond Quenau et proposé par la Compagnie du Théâtre de l’Eveil.

Cette compagnie avait déjà proposé les années précédentes “Oulipo, pièces détachées” qui est un rassemblement de textes oulipiens. C’est à dire de textes écrits sous diverses contraintes comme sans la lettre “e” par exemple. La pièce avait alors particulièrement bien mis en valeur ces textes difficiles d’accès et rendait accessible l’Oulipo à tout un chacun.

Je pense que la vocation pour Exercices de style était la même, à savoir permettre au plus grand nombre d’apprécier un ouvrage pratiquement illisible (on en lit quelques-uns au hasard, parfois, ce sont des exercices…) : Ce livre raconte exactement la même histoire dans 99 styles différents!

Hélas, cette fois-ci cela était peu respectueux du texte au sens ou cela ne mettait pas en valeur le style de l’extrait. Il y avait beaucoup de chansons, sans doute trop d’autant plus que les comédiens ne sont pas particulièrement de bons chanteurs, pas plus que vous ou moi en somme. Enfin, on ressent tout au long du spectacle une importante volonté de faire rire à tout prix. Cela a particulièrement bien marché sur notre salle, mais pour ma part, j’ai trouvé que cela desservait le texte.

Il faut donc reconnaitre le travail d’adaptation qui s’annonçait impossible, mais hélas, je trouve que ce n’est pas réussi.

Deux mille ans de mensonge

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Enfin, je ne sais plus bien pourquoi, nous choisissons de finir notre journée avec à 22H30 “Deux mille ans de mensonges”, le dernier spectacle d’Allévèque.

Comme beaucoup, je ne connais Allévèque que par la télévision et la radio. Je ne connais donc qu’un personnage nonchalant et militant. Mais par la force de ces grands médias, il a peu à peu marqué mon esprit comme quelqu’un d’intéressant et je place alors tout naturellement une pièce créée par lui jouée au fameux théâtre du Chien qui Fume devant en terme de qualité qu’une pièce jouée par un sombre inconnu dans un théâtre dans lequel je n’ai jamais mis les pieds.

La lumière s’allume et laisse arriver deux personnes Allévèque et sa compagne dans un costume mauve. On découvre alors qu’il n’ont pas d’autres personnages qu’eux-mêmes, qu’ils jouent tout le long de la pièce la “pièce mal jouée par des amateurs qui passent leur temps à tout rater” et ne sont même pas foutu de respecter un texte (après un mois de festival!!!) de mal à pas du tout écrit.

Pour faire plus simple, c’est tout simplement une démonstration de foutage de gueule total, de mépris d’un public et de finalement faire sur scène tout ce que le militant aime à critiquer : abus de position dominante….

Fuyez ce spectacle et dites autour de vous de le fuir aussi. Faites que comme en cette fin de festival, la salle soit pratiquement vide! Ces quelques articles de mon passage à Avignon vous donneront plus d’une dizaine de spectacles qui méritent bien mieux votre argent que cet escroc.

 

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