Pour avoir de très bonnes surprises au festival d’Avignon, il faut accepter de parfois être très déçu. Cette journée fût moins réussie que celle d’hier avec tout autant de spectacle.
Larguez les amarres !!
Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord (c’est le cas de le dire), le festival d’Avignon n’accueille pas uniquement des professionnels. Il y a bien sûr certains amateurs qui se payent le rêve de jouer à Avignon durant un mois comme d’autres se payent un merveilleux écran plasma et son son 3D. Mais il y a aussi des étudiants, des jeunes qui font des cours de théâtre, parfois des cours du soir et qui jouent leur représentation de l’année dans une des salles du festival. Le spectacle que nous avons vu à 10H ce jour-là était de ceux-là. Il s’agit de “Larguez les amarres !!” de Jean-Claude Martineau interprété par la Compagnie des Citoyens du Trèfle : Solène Cudennec, Olivia Debrosse, Alexandra De Fontaines, Bastien Frarier, Marianne Herault, Alberic Houtart, Adèle Hullin, Valentine Le Gall, Thomas Ribout, Marie Schorter et mis en scène par Brigitte Martin et Rémi Foucal.
La pièce est un boulevard et ne se le cache pas. Nous sommes dans le bar d’un port où se retrouvent les poivrots habitués, l’ingénue en vacance ici chaque année, une bonne soeur et son frère dépressif en déplacement de Paris et le dictateur de femme de l’un des poivrots. On va de coups de théâtre en coups de théâtre acceptant de troquer vraissemblablité de l’histoire contre beaucoup de rires.
La mise en scène était simple et efficace pour gérer beaucoup de scènes à plus de quatre comédiens. Les jeunes comédiens redoublent d’énergie et portent très bien les rôles qui sont pourtant parfois des personnages qui ont plusieurs dizaines d’années qu’eux.
En bref, on rit beaucoup et commencer la journée par du rire et une si belle énergie valait le coup!
Le gai savoir du clown
A 12H25, je m’éclipse du reste du groupe, seul courageux à aller voir ce qu’était le mystérieux “Gai Savoir du Clown” de Alain GAUTRE, Pierre-Yves MASSIP et Eléonore BARON.
Il faut dire que sur le flyer TELERAMA parle d’une “conférence non conventionnelle, mais passionnante et très érudite” sur le clown et son histoire… Il m’aura fallu y aller pour me rendre compte que cette description est tout à fait exacte. Nous avons à faire à une vraie conférence, l’auteur se tiens seul sur la scène, en costume cravate et raconte la passionnante histoire du clown. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est très sérieux et le texte ne contient pas beaucoup de blagues. Pour le corps par contre, c’est une toute autre histoire… Alors que les verbes sont érudits et sérieux, le corps gesticule n’importe comment et fait le… clown! Plus fort, alors qu’il nous raconte comment l’humour du clown a évolué, on voit ses pitreries évoluer de la même manière.
Autour du milieu de la pièce, il prend même une personne du public pour lui faire un cours de clown. Venant d’une personne aussi expérimentée le cours est passionnant et sert parfaitement son propos.
Finalement, la conférence se conclut en apothéose sur une surprise aussi inattendue que réjouissante. L’homme a prévu de faire tourner son spectacle une dizaine d’années. Donc si vous le voyez passer près de chez vous, n’hésitez pas et courrez le voir!
La mouette
A 15H05 sur des conseils, je cours découvrir Tcheckov dans “La mouette” joué par Laura Melinand, Alexis Moncorgé, Jérémie Loiseau, Laure Hennequart, Julien Jovelin, Michel Danjou, Hélène Zidi-Chéruy et mis en scène par Hélène Zidi-Chéruy
La pièce parle d’un jeune auteur dont la mère est en couple avec un auteur célèbre. Ce protagoniste est en amour heureux avec une jeune fille rêvant d’être actrice. Très vite, le couple bat de l’aile et on va de drames en drames.
La salle du théâtre du Roi René dans laquelle se jouait la pièce est un lieu parfait pour ce texte. Le décor y présentait un jardin luxuriant avec un lac peint sur le mur gauche de la salle et même des oiseaux (imprévus) volaient dans la salle pour pousser le réalisme. Le jeu des acteurs était très juste et portait au mieux le texte. La mise en scène n’était pas très originale et ajoutait des rapprochements physiques sans aucun réel intérêt.
D’autre part, le texte de Tcheckov n’était au début pas passionnant et devint très vite barbant. Tout cela pour arriver dans les derniers trois quarts d’heure au grand travers du théâtre contemporain : un comédien qui raconte en geignant qu’il va se suicider sans vraiment le faire…
Si l’on ajoute à cela le fait que la salle n’était pas climatisée, j’ai du mal à vous recomander ce spectacle et encore moins ce texte.
A demain pour la suite de cette journée!